MINORQUE EN VUE...

Depuis mi-juillet, le mauvais temps ne nous a pas laissé de répit. Les BMS se sont succédés et nous, nous nous sommes planqués où on pouvait (Bulletin Météo Spécial pour les néophites….).

Nous nous sommes abrités dans un premier temps à Porto Pollo, là nous avons fait la connaissance du cousin de notre amie Virginie. Une rencontre comme on les aime… Christophe, parisien d’origine, a migré en Dordogne où il a professé, prospèrement dans l’expertise comptable…Jusque là, tout reste banal… la panoplie idéale de l’homme d’affaires en pleine réussite… Et puis, la cinquantaine approchant,  Christophe décide fortuitement, de quitter  cette  vie confortable, presque sans surprise, pour venir s’installer en Corse, et y planter des fraises !!!! Des maras des bois…  

Quelle idée !!! 12 ans plus tard, sa plantation d’environ 1,5 hectares,  produit 80 kg de fraises par jour, l’intégralité de la récolte matinale est vendue avant midi chaque jour, sept mois durant, on se bouscule devant le cabanon, pour avoir le privilège de manger les fraises de Christophe et Nadalette,  il faut dire qu’elles ne sont pas traitées, des fraises qui poussent naturellement, mais ça existe alors ??? Ca rend  heureux et ça fait travailler  4 personnes ??? Ben oui !!! Christophe vous dira « il faut juste les laver à cause de la poussière du chemin » !!!!!  Le reste : c’est explosion des plaisirs dans le palais… Quand on pense que l’agriculture industrielle est la pratique la plus désastreuse que l’homme ait inventée pour se nourrir !!!…Merci l’ami, en pensant à toi, je pense aussi à ces quelques mots  que j’ai déjà peut être glissés…. Mais je les aime tant : « Prends à la vie ce qui est pur, et pour vivre ce qui est suffisant » !!!

C’était un immense bonheur de t’avoir rencontré.

Les papilles en pleine folie, nous avons choisi Ajaccio, et avons été heureux de notre choix, car le bassin était tellement protégé que nous avons pu nous « escamper » sans nous soucier du bien-être de Yératel. C’est en scooter, puis à moto que nous avons vadrouillé sur des routes pittoresques,  jusqu’aux Aiguilles de Bavella, qui offrent un spectacle minéral des plus majestueux du sud Corse. Nous avons filé ensuite vers la « capitale » préhistorique de la Corse : Filitosa, ah, on est loin de Stonehenge, mais ce site reste, somme toute, riche d’enseignement avec ces 8000 ans d’histoire, nous avons fait connaissance de ce mystérieux « peuple de la mer », les Torréens, qui à l’apogée de la culture mégalithique (1800 av. JC), auraient colonisé Filitosa en chassant les insulaires  et détruisant leurs statues. Un peuple plus évolué, plus armé, vraisemblablement originaire d’Anatolie ou des côtes de la mer Egée. Le site et l’environnement sont grandioses, dommage que le développement à mon goût un peu trop commercial gâche l’authenticité d’un tel lieu, les bornes audio sont de mauvaise qualité et mal orientées, si vous n’achetez pas le guide papier (assez bien réalisé au demeurant, mais cher) en sus du droit d’entrée (pas bien raisonnable non plus), vous ressortez aussi creux qu’en entrant, du Tuf !!! et en plus, pas de gratuité sur présentation de ma carte de guide : que c’est mesquin !!!!

Je vous avais dis  "c'est pas Stonehenge"!!!! - Filitosa

Un autre jour, nous avons visité la plus corse des villes corses : Sartène, quel caractère !!! lovée autour d’une place centrale ombragée vers laquelle convergent d’étroites ruelles pavées et pentues, de hautes maisons brunes, quelque peu délabrées, des passages voûtés, son échauguette du XIIème siècle et des panoramas à couper le souffle sur la vallée.

L'échauguette de Sartène sous le soleil - elle date du XIIème siècle, parfaitement conservée

Et puis, enfin, le météo nous fait grâce de ses caprices, et nous filons retrouver nos amis Marco, Sophie et les lutins dans un mouillage de rêve, de rêve je vous dis !!!! Encore une étrange curiosité géologique : une sculpture naturelle en forme de lion, née de l’érosion, deux énormes blocs rocheux au sommet d’une crête que couronne une tour génoise…

Le célèbre Lion de Roccapina. Une plage de sable blond, un cadre sauvage sur fond de haute montagne… et pour parfaire ce joli tableau une eau scintillante, et douce à souhait…. Avec Sophie, au petit matin, nous nagerons jusqu’à la plage, seules…. Un  moment de grâce !!! Avant l’heure de l’apéro, (ça aide !!!) nous gravirons toutes les deux « courageusement » la crête pour accéder à la tour génoise … quelle récompense !!! en voici quelques images…   

 

  Panorama sur la montagne et le maquis, devant c'est le lion, mais sous cet angle, il ressemble plutot à un éléphant!!!

Au détour du chemin, Le mouillage de Roccapina, en route vers la tour génoise

Nous avons vaincu le "Lion de Roccapina"...

Allez zou, il est temps de penser à « déguerpir », la route est longue encore !!! Nous devons organiser notre traversée vers Minorque environ 200 mn, remonter sur Porto Pollo, nous informer de la météo ; le surlendemain, une fenêtre se présente, pour ne pas dire un « vasistas » !!!… faut y aller…

La Corse reste pour moi une destination privilégiée, à son sujet beaucoup d’encre a coulé, et pas que de l’encre d’ailleurs, mais elle reste à mes yeux toujours aussi fascinante, mystérieuse, toute en nature….

Heureusement, tout se passe vite, pas le temps d’avoir d’état d’âme…Faut lever l’ancre…33 heures plus tard, pour commencer 17 heures au moteur cahin caha, sur mer plate, pour finir à 9kts au grand largue, dans une petite mer qui  gigote bien !!! On s’en contentera !!! Minorque en vue !!! On va pouvoir fêter nos anniversaires en terre catalane cette année !!!